
05 Mai L’or au cœur d’un nouvel ordre économique mondial
L’or au cœur d’un nouvel ordre économique mondial
L’économie mondiale traverse une période de bouleversements profonds. Depuis l’application massive de droits de douane à l’échelle internationale, les marchés financiers connaissent de fortes secousses. Dans ce climat d’incertitude, l’or s’impose comme un actif refuge incontournable. En quelques jours, son cours est passé sous la barre des 3 000 dollars avant de rebondir rapidement à 3 200 $ le 11 avril, puis 3 300 $ le 16 avril, atteignant des sommets historiques.
Mais ce bond spectaculaire cache des réalités plus nuancées. La dépréciation rapide du dollar américain — avec une baisse de 4 % face à l’euro et de 8 % face au franc suisse — a limité la progression du métal précieux dans d’autres devises. Résultat : le prix de l’or en euros n’a que légèrement augmenté, tandis qu’il a même reculé en franc suisse. À titre de comparaison, le S&P 500 a chuté de plus de 7 %, illustrant la nervosité des marchés.
L’or, valeur refuge dans un monde instable
La montée en puissance de l’or s’explique principalement par son rôle de protection contre l’incertitude. Que ce soit face à des tensions commerciales, des conflits géopolitiques ou des chocs politiques, l’or reste un pilier dans les stratégies de couverture. Une corrélation claire se dessine entre le cours de l’or et l’évolution de l’indice mondial d’incertitude, confirmant l’attrait croissant pour le métal jaune en temps de crise.
Un dollar affaibli par la stratégie « America First »
L’administration Trump a clairement affiché sa volonté de dévaloriser le dollar pour stimuler l’industrie américaine. Ce choix s’inscrit dans une logique de réindustrialisation accompagnée de mesures protectionnistes. Toutefois, cette approche va à l’encontre de ce qu’ont démontré des pays comme l’Allemagne ou la Suisse, où des monnaies fortes n’ont pas empêché le développement économique.
Certains évoquent un possible « Accord de Mar-a-Lago », clin d’œil aux accords du Plaza (1985) et du Louvre (1987), qui visaient à ajuster les taux de change des grandes puissances. Si un tel accord devait voir le jour, il pourrait profondément redéfinir les équilibres monétaires mondiaux, à nouveau au détriment du dollar.
Vers une baisse de l’attractivité des actifs américains
Pour réduire le déficit de la balance courante, l’administration américaine devrait restreindre l’afflux de capitaux étrangers. Cela entraînerait une baisse de la demande pour les actifs libellés en dollars, comme les actions et les obligations du Trésor, et ferait pression sur leur valorisation. Ce retrait partiel des marchés pourrait mécaniquement renforcer l’attrait pour des actifs tangibles comme l’or.
L’or : un actif sous-évalué par la Fed ?
Fait peu connu, l’or détenu par les États-Unis est valorisé dans les comptes publics à seulement 42,22 dollars l’once, un niveau fixé en 1973. Une réévaluation comptable au prix actuel permettrait de dégager près de 800 milliards de dollars de gains théoriques. La Suisse avait d’ailleurs procédé à une opération similaire en 2000, redistribuant les plus-values aux cantons pour financer des baisses d’impôts.
Même si le secrétaire au Trésor américain a écarté cette option, l’idée d’une réactivation stratégique de l’or dans les politiques budgétaires gagne du terrain.
Des obligations d’État adossées à l’or ?
Judy Shelton, économiste influente et proche de Donald Trump, défend depuis plusieurs années un projet audacieux : des obligations souveraines convertibles en or. Concrètement, certains titres à long terme (comme des emprunts à 50 ans) pourraient inclure une option de remboursement en or à une valeur fixe. Ce mécanisme, combiné à une revalorisation des réserves, offrirait une stabilité et une crédibilité renforcées à la dette publique.
Qu’il soit adopté ou non, ce projet confirme que l’or est désormais considéré comme un actif stratégique, et non plus un simple actif spéculatif.
Une dette américaine hors de contrôle
Malgré les promesses de rigueur budgétaire, les États-Unis affichent des déficits massifs. Sur le premier semestre fiscal 2025, le déficit a dépassé les 1 300 milliards de dollars, soit une hausse de 20 % par rapport à 2024. Hors période Covid, le pays pourrait franchir pour la première fois les 2 000 milliards de déficit annuel.
Le plan « 3-3-3 » du Trésor américain, qui vise à ramener le déficit à 3 % du PIB d’ici 2028, semble déjà hors de portée. En février dernier, les dépenses fédérales ont même dépassé les recettes fiscales, signe d’un déséquilibre budgétaire inquiétant.
L’Allemagne rompt avec la rigueur
Sur le Vieux Continent, l’Allemagne a elle aussi abandonné ses principes d’austérité. Le nouveau chancelier Friedrich Merz a annoncé la création d’un fonds spécial de 500 milliards d’euros, accompagné d’un relâchement du frein à l’endettement. Conséquence directe : les rendements des Bunds à 10 ans ont bondi, atteignant 2,93 %, un record depuis plus de 30 ans.
Ce tournant historique fragilise la perception de l’obligation allemande comme valeur refuge, poussant les investisseurs à chercher d’autres repères — dont l’or, encore une fois.
Une redécouverte de l’or comme ancrage économique
Dans un monde où les dettes souveraines explosent, les politiques monétaires deviennent imprévisibles et les alliances géopolitiques se délitent, l’or revient au centre du jeu. Il n’est plus seulement un refuge : il devient un outil de politique économique, une réponse à la volatilité généralisée.
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